Sécurité au travail : comment accueillir un salarié intérimaire dans le cadre d’une mission d’intérim ?

L’accueil d’un salarié intérimaire représente un enjeu essentiel pour toute entreprise utilisatrice qui a recours au travail temporaire. En effet, ces travailleurs intérimaires, soumis à un contrat de mission, bénéficient des mêmes conditions que les salariés permanents. Pourtant, l’insertion des intérimaires dans un nouveau poste peut comporter des risques particuliers si l’on ne met pas en place un dispositif d’accueil rigoureux. Dans cet article, nous allons voir pourquoi l’intégration des intérimaires est cruciale, quelles sont les étapes clés pour assurer leur formation à la sécurité, et comment les entreprises de travail temporaire et les entreprises utilisatrices peuvent optimiser ce processus pour réduire les accidents du travail.

Les enjeux de l’accueil sécurité pour les salariés intérimaires

Le recours au travail temporaire permet aux entreprises de répondre à des besoins de main-d’œuvre ponctuels ou saisonniers, mais il peut également générer des situations à risque si l’on ne prend pas en considération le contexte spécifique de chaque mission d’intérim. Le Code du travail prévoit pourtant des dispositions claires pour la santé et la sécurité des travailleurs, qu’ils soient en CDD, CDI ou intérim.

Le cadre légal : Code du travail, obligations de l’employeur et entreprise de travail temporaire

Selon la législation en vigueur, un salarié intérimaire doit bénéficier, dès la prise de poste, d’un niveau de protection au moins égal à celui des salariés permanents. Conformément aux articles du Code du travail relatifs aux contrats de travail temporaire, l’entreprise utilisatrice est responsable des conditions d’exécution de la mission. Elle doit :

  • Fournir au nouvel intérimaire les équipements de protection individuelle (EPI) nécessaires (chaussures de sécurité, gants, casques, etc.) ;
  • S’assurer que le poste de travail présente les conditions de sécurité adaptées ;
  • Proposer une formation renforcée à la sécurité lorsque le poste de travail présente des risques particuliers (manipulation de machines, produits chimiques, etc.) ;
  • Informer l’entreprise de travail temporaire de tout accident du travail susceptible de survenir.

De son côté, l’entreprise de travail temporaire reste tenue de s’assurer que le salarié intérimaire a reçu toutes les informations relatives à la mission, notamment via un contrat de mise à disposition qui précise les tâches, les risques spécifiques et la durée de la mission. Cette relation tripartite (entreprise de travail temporaire, entreprise utilisatrice et salarié intérimaire) doit fonctionner de manière fluide pour garantir la sécurité des intérimaires.

Risques professionnels spécifiques pour les intérimaires

Les intérimaires sont parfois plus exposés que les autres collaborateurs, pour plusieurs raisons :

  • Manque de familiarité avec l’environnement : le nouvel intérimaire ne connaît pas toujours les règles de sécurité en vigueur dans l’entreprise utilisatrice, ni la disposition des lieux (zones de circulation, vestiaire, issues de secours, etc.).
  • Postes de travail à risque : les entreprises ont tendance à recourir à l’intérim pour des missions urgentes ou spécifiques (manutention, production en flux tendu, etc.), ce qui peut inclure des postes de travail présentant des risques élevés.
  • Formations parfois écourtées : sous la pression des délais, l’entreprise utilisatrice et l’entreprise de travail temporaire négligent parfois de dispenser une formation à la sécurité complète.

Ces facteurs renforcent l’importance d’un accueil sécurité détaillé, qui passe par la mise à disposition de matériel conforme et des informations claires dès le début de la mission.

Les étapes clés d’un accueil sécurité réussi pour une entreprise utilisatrice

Pour limiter les accidents du travail, chaque entreprise utilisatrice doit formaliser des procédures d’accueil spécifiques à l’intention du personnel temporaire. Cet accueil doit inclure une présentation de l’environnement, un rappel des règles de sécurité, ainsi qu’une sensibilisation aux risques inhérents au poste.

La formation à la sécurité avant la prise de poste

Avant même que l’intérimaire ne commence sa mission, l’entreprise de travail temporaire se doit de l’informer sur :

  • La nature du travail temporaire et les spécificités du contrat de mission ;
  • Les exigences légales liées au poste, notamment en matière de Code du travail et d’éventuelles habilitations (CACES, permis spécifique pour la conduite d’engins, etc.) ;
  • Les règles de sécurité générales, dont le port systématique des EPI et la nécessité de signaler tout incident ou toute anomalie.

À l’arrivée dans l’entreprise utilisatrice, le salarié intérimaire doit ensuite être accueilli par un référent sécurité, un responsable QHSE ou un manager capable de :

  • Présenter le poste de travail, les machines, les outils et les installations ;
  • Expliquer les procédures à suivre en cas de danger ou d’accident du travail ;
  • Signaler les zones à risque, les voies de circulation, ainsi que les consignes d’évacuation et l’emplacement des vestiaires.

Ce premier contact sert à vérifier la bonne compréhension du nouvel intérimaire, quitte à organiser une formation renforcée si le poste de travail présente un risque particulier (chimiques, hauteur, électrique, etc.). 

Les équipements de protection individuelle (EPI) et les consignes de sécurité

Les équipements de protection sont indispensables à la sécurité au travail, particulièrement pour les salariés intérimaires parfois moins habitués aux conditions spécifiques d’un site. Ces EPI peuvent comprendre :

  • les chaussures de sécurité : pour éviter les blessures lors de la manutention ou en cas de chute d’objets ;
  • les casques : pour se prémunir contre les chutes de matériaux, notamment sur les chantiers ;
  • les gants : pour manipuler des substances dangereuses ou éviter les coupures ;
  • les protections auditives : si le niveau sonore sur le lieu de travail dépasse les limites tolérées par la réglementation ;
  • les masques respiratoires : en cas d’exposition à des fumées, poussières ou agents chimiques.

Le salarié intérimaire doit être informé du port obligatoire de ces protections et de l’importance de les entretenir. Les règles de sécurité, qu’elles concernent la manipulation de machines, la circulation dans l’atelier ou la gestion des produits dangereux, doivent faire l’objet d’un affichage lisible, d’un rappel verbal et d’un suivi régulier par l’encadrement.

Outils et bonnes pratiques pour aider les travailleurs intérimaires

Mettre en place un accueil sécurité formel et documenté est essentiel, mais cela ne suffit pas toujours à garantir l’adhésion du salarié intérimaire. Pour aller plus loin, les entreprises s’équipent d’outils digitaux permettant un suivi et une traçabilité plus efficaces.

Mise à disposition des accueils sécurité

Pour renforcer l’efficacité de l’accueil sécurité d’un salarié intérimaire, la transmission des consignes et procédures doit être à la fois simple et accessible. C’est là qu’une solution digitale comme Cikaba se révèle particulièrement avantageuse. Totalement en ligne, elle permet aux intérimaires de suivre leur accueil sécurité à n’importe quel moment (24h/24 et 7j/7), et ce, sur différents supports : PC, tablette et mobile ou encore à une borne sur le site de l’entreprise.

Grâce à cette diffusion dématérialisée, les travailleurs temporaires peuvent réaliser leur accueil sécurité en autonomie, sans obliger un responsable QHSE ou un manager à se rendre disponible pour chaque session. Résultat : vous gagnez un temps précieux, tout en assurant aux intérimaires l’opportunité de revoir les consignes à leur propre rythme. Pour l’entreprise d’accueil, c’est aussi l’occasion de proposer du contenu plus interactif qu’un simple support papier, à travers des vidéos, infographies ou modules e-learning intégrés dans la plateforme CAST.

Compréhension des consignes de sécurité

Un accueil sécurité en ligne c’est bien, mais ça ne suffit pas. En effet, il est essentiel de vérifier que les informations ont bien été assimilées. Avec Cikaba, chaque intérimaire est invité, à la fin de la session, à compléter un quiz digital qui valide sa compréhension des règles et consignes liées à la sécurité au travail.

Ce questionnaire couvre les points-clés abordés lors de l’accueil : port des équipements de protection individuelle (EPI), respect des zones de circulation, manipulation des machines ou procédures d’urgence. S’il est constaté qu’un intérimaire n’a pas encore acquis toutes les connaissances requises, des rappels ou compléments d’informations peuvent être automatiquement proposés. L’intérêt est double : sécuriser le salarié dans ses futures missions et responsabiliser chacun dans l’application des bonnes pratiques.

Bien entendu, une entreprise utilisatrice peut personnaliser son quiz selon ses besoins.

Suivi et traçabilité des accueils sécurité

En cas d’audit ou d’inspection du travail, il est souvent demandé de justifier la diffusion et l’appropriation des consignes de sécurité par tous les salariés, y compris les travailleurs temporaires. Avec une solution digitale, l’entreprise bénéficie d’un tableau de bord centralisé qui recense l’ensemble des accueils effectués, les dates, les scores aux quiz et les éventuelles formations complémentaires.

Cet outil de suivi apporte non seulement une preuve de la conformité vis-à-vis du Code du travail, mais permet également de détecter rapidement les lacunes et d’apporter des ajustements ciblés. Au-delà de l’aspect réglementaire, la traçabilité des accueils sécurité est un atout pour améliorer en continu son dispositif de prévention. En cas d’incident ou de presque accident, il devient facile d’identifier les zones de méconnaissance et d’y remédier, dans une démarche proactive de réduction des risques.

Entreprise Utilisatrice : l’importance d’une culture de la prévention partagée

Une intégration réussie du salarié intérimaire passe par l’implication de tous les acteurs :

  • Le salarié intérimaire lui-même, qui doit être acteur de sa sécurité, signaler toute anomalie ou dysfonctionnement et respecter scrupuleusement les consignes ;
  • Les salariés permanents qui peuvent jouer un rôle de mentor, en guidant leurs collègues intérimaires pour faciliter leur adaptation aux conditions de travail ;
  • L’entreprise utilisatrice qui met en place les procédures, fournit les EPI, veille à la bonne application du Code du travail et anime un climat d’entraide autour de la sécurité au travail ;
  • L’entreprise de travail temporaire qui suit le salarié intérimaire durant toute la durée de la mission et s’assure de sa satisfaction et de sa sécurité.

C’est la cohésion de ces différents maillons qui réduit efficacement les accidents du travail et les maladies professionnelles.

L’accueil sécurité d’un salarié intérimaire est une étape cruciale pour garantir la réussite d’une mission d’intérim et la protection de tous les collaborateurs. Entre les obligations légales du Code du travail, la nécessité d’informer sur les consignes de sécurité et l’importance d’équiper chaque travailleur des EPI adéquats, l’entreprise utilisatrice se doit d’instaurer un cadre clair et rigoureux. Cela commence par une formation à la sécurité avant la prise de poste, suivie d’un accompagnement régulier, d’une traçabilité des actions et de la mise à disposition de ressources adaptées.

Les risques particuliers liés au travail temporaire (manque de familiarité, manque de temps pour la formation, postes de travail présentant des dangers spécifiques) exigent une vigilance constante. Pour y faire face, la digitalisation peut apporter une valeur ajoutée non négligeable, en proposant des parcours de formation interactifs et un suivi personnalisé, en lien avec l’entreprise de travail temporaire. Au-delà des aspects techniques, c’est toute une culture de prévention qui doit se mettre en place : le salarié intérimaire doit se sentir accompagné, les permanents doivent jouer un rôle de référents, et les managers doivent suivre de près l’évolution des bonnes pratiques.

En définitive, le succès d’un accueil sécurité efficace repose sur la coordination entre l’entreprise utilisatrice, l’entreprise de travail temporaire et le salarié intérimaire. En misant sur la formation renforcée, la communication transparente et la mise en œuvre de moyens adaptés aux risques professionnels, chacun contribue à bâtir un environnement de travail plus sûr. Ainsi, non seulement on limite les accidents du travail, mais on crée également un climat de confiance propice à la performance et à la sérénité de tous les collaborateurs.

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