Cikaba sécurise avec des fonds régionaux
Le créateur clermontois d’une solution de prévention QSHE et de prédiction des risques d’accident de travail grâce à de l’IA réunit 800 K€ auprès des véhicules Métropoles Innovations et Jérémy Innovation 2, gérés par UI investissement, ainsi que de CACF Capital Innovation.
Depuis 2018, Cikaba élabore une solution de prédiction des risques d’accident de travail grâce à du machine learning (IA), pour mieux les prévenir ; sa commercialisation a débuté l’année dernière. La société fondée par Frédéric Domon et Yan Bailly à Clermont-Ferrand, en 2017, a toutefois commencé par la vente d’une plateforme de prévention QSHE (Quality, Safety, Health and Environment) utilisée à ce jour par 300 sites clients (une entreprise cliente pouvant correspondre à plusieurs sites). Pour accélérer commercialement, elle a signé une levée de 800 K€, comprenant un mix d’AK (300 K€) et d’OC (500 K€), en décembre dernier, auprès de CACF Capital Innovation ainsi que Jéremy Innovation 2 et Métropoles Innovations, des véhicules créés par Sofimac et désormais sous la tutelle d’UI Investissement, depuis la fusion entre les deux structures (lire ci-dessous). Ces fonds d’investissement ont été réunis en direct par le DAF de l’entreprise, Hervé Quinty, qui a travaillé pendant plus de dix ans au sein de Sofimac. Par ailleurs, la levée est complétée par des prêts bancaires, de Bpifrance notamment, portant le montant global à 2,3 M€.
Un chiffre d’affaires proche d’1 M€
Le logiciel de prédiction, élaboré en collaboration avec le CNRS et le laboratoire de Mathématiques de l’Université Blaise Pascal, à Clermont-Ferrand, est déployé dans une dizaine de sites sur les 300, avec une tarification variable, de 10 K€ à 50 K€ par site. Ses algorithmes utilisent notamment les données RH, des renseignements relatifs aux métiers concernés, les emplois du temps ou encore les informations de questionnaires remplis par les différents employés. Le volet sécurité de l’outil de prévention QHSE peut être ainsi enrichi par des recommandations personnalisées. Il est commercialisé quant à lui à 5 000 € par mois et par site, chez des clients dont les secteurs varient de l’industrie aux services, en passant par la logistique comme Michelin, Tereos, Sanofi, ou encore le groupe Bimbo - le chiffre d’affaires serait ainsi proche d’1 M€. « La problématique principale est la collecte, voire la création des données dans les entreprises. L’industrie 4.0 est loin d’être prédominante, et des informations comme le reporting des quasi-accidents, pourtant obligatoire, n’existe que très rarement », commente le président. Cikaba envisage ainsi une forte croissance, grâce à une accélération de la numérisation des entreprises et la constatation des chiffres d’accidents encore très élevés - 860 000 personnes sont blessées chaque jour dans le monde selon l’OIT.
